C'est un bel été, avec des sorties, des découvertes, des visages souriants. Les déceptions et les coups bas administrés avec indifférence existent encore pourtant ; j'apprends simplement à me concentrer sur autre chose. A. semblait s'être matérialisée dans Paris. Comme chaque année, sa présence paraît irréelle les premières minutes. Puis les heures s'enfuient, ponctuées de joie. On se sépare toujours au milieu d'une gare, sans vraiment le faire exprès. On se dit au revoir comme si on allait se voir le lendemain, comme si on s'était vues la veille ; c'est toujours étrange. A chaque fois, quand je rentre chez moi, entourée d'inconnus dans le train, je me demande ce que serait notre amitié si nous habitions la même ville.
Il y a une chance que j'aille voir Placebo au Rock en Seine. Une chance infime. J'essaye de ne pas y croire, mais l'idée s'est installée dans mon esprit; d'autant que ce serait Placebo avec A.; j'en rêve.