Il n'aura fallu que les premières notes, les premières phrases pour que je réalise combien ça m'avait manqué. J'aime les découvertes, les premières écoutes. J'aime être éblouie par un son, un mot. Le souvenir qui reste de ce moment est toujours éclatant et il me semble irréel de pouvoir ressentir une telle émotion. Memoria tourne en boucle, bien sûr. J'en aime la musique, la voix grave contaminée par les tics scéniques, le phonème [i] qui lui sied à ravir, les paroles.
Je suis inscrite à un séminaire d'anglais sur le jazz ; c'est un vrai plaisir de voir le prof être incapable de s'empêcher d'être emporté par les extraits qu'il nous fait écouter et de battre le rythme. Ils nous parle d'une certaine conception de la musique, tellement évidente pour moi que je suis obligée de faire l'effort de me souvenir que tous ne la partagent pas. Il n'est pas concevable, à mes yeux, qu'un artiste mette autre chose que son âme dans ses compositions, qu'il soit autre chose que sincère. Et pourtant, on proclame artistes tant de personnes qui ne font que de l'argent, qui s'inscrivent si docilement et joyeusement dans la société de consommation et qui oublient que la musique (comme l'art en général) est bien plus que cela. Je l'écoute et je rêve des concerts qui se profilent à l'horizon. Ceux que j'attends pour 2013. Et Archive : demain soir.